Livre : «Le Clan Spinoza» ou l’invention de la liberté de Maxime Rovère
Dans leur magazine culturel, Athénaïs Keller et François Aubel ont reçu Maxime Rovère, professeur de philosophie à Rio de Janeiro et spécialiste de l’auteur de L’Éthique. Dans son livre, cet auteur démystifie le philosophe néerlandais pour le rendre plus humain. Explications.
Maxime Rovère livre un travail long de cinq années, qui mêle philosophie, littérature et histoire. Pour concevoir un tableau vivant du XVIIe siècle, permettant de replacer l’auteur de L’Éthique dans son environnement. Le Clan Spinoza dépeint la vie du philosophe avec une volonté affichée de «déboulonner» le mythe de la solitude. Spinoza est en effet toujours présenté comme «un solitaire isolé, alors qu’il a vécu et pensé avec de nombreux amis», selon Maxime Rovère. «C’est pourquoi la forme du roman s’est imposée pour montrer ces relations à l’œuvre», explique-t-il. Une mise en réseau pour montrer que l’on pense dans son siècle, son époque, celle en l’occurrence qui vit naître la raison moderne.
Sagesse collective
Dans ce livre, Maxime Rovère souhaite montrer un Spinoza plus humain qu’il n’est communément admis. «Il y a un homme qui est plein de passions, je le montre en colère, je le montre déçu. C’est une forme de sagesse, contre l’idée d’un Spinoza trop solaire, apôtre de la joie», explique-t-il.
Pour Maxime Rovère, qui publie une somme à mi-chemin entre essai métaphysique et roman historique, il faut également manipuler avec finesse le mythe d’un Spinoza, celui d’un homme excommunié par une communauté juive d’Amsterdam unanime. «D’abord la communauté n’est pas unie, il y a beaucoup d’hérétiques à l’intérieur, même les rabbins s’affrontent entre eux. […] Spinoza ne part pas dans le désert, au contraire, il est déjà parmi ses amis qui sont des chrétiens dissidents». Certes l’acte de bannissement existe (Hérem en hébreu) mais ça n’est pas une excommunication.
Biographie romancée ou précis de philosophie narré?
Mais le caractère romanesque de l’entreprise de l’auteur ne risque-t-elle pas d’empiéter sur le domaine du sérieux historiographique et philosophique? Pour Maxime Rovère, «le travail du roman ne va pas au-delà des sources mais se place au contraire à l’intérieur des sources». De façon inédite pour un tel travail, toutes les notes de l’auteur sont par ailleurs disponibles sur internet. «Sous le roman», il y a un véritable travail universitaire. La méthode de Maxime Rovère consiste à «injecter de la vie dans les sources».
Refusant le mimétisme qui consisterait à raconter dans une langue du XVIIe siècle des événements de la même période, le philosophe du XXIe siècle s’échine à employer un idiome stylistique de notre temps: «Quand on discute philosophie au bistrot, j’utilise une certaine langue. Et bien, quand je montre Spinoza en train de discuter de philosophie au bistrot avec ses copains, je vais utiliser la même.»
Pourquoi faut-il lire ou relire Spinoza aujourd’hui? Parce qu’il peut-être un remèdes à nos malheurs contemporains. «C’est indispensable parce qu’Amsterdam au XVIIe siècle et Paris au XXIe ont des problèmes qui sont communs, des communautés qui ne s’entendent pas, des religions qui s’affrontent, conclut MAxime Rovere. Et Spinoza est l’un de ceux, avec ses amis, qui va vivre ces difficultés et trouver des solutions».
Source Lefigaro.nl nu de tekst op GrandAnglePays-Bas overgenomen bleek, doe ik dat hier ook.
Maxime Rovère livre un travail long de cinq années, qui mêle philosophie, littérature et histoire. Pour concevoir un tableau vivant du XVIIe siècle, permettant de replacer l’auteur de L’Éthique dans son environnement. Le Clan Spinoza dépeint la vie du philosophe avec une volonté affichée de «déboulonner» le mythe de la solitude. Spinoza est en effet toujours présenté comme «un solitaire isolé, alors qu’il a vécu et pensé avec de nombreux amis», selon Maxime Rovère. «C’est pourquoi la forme du roman s’est imposée pour montrer ces relations à l’œuvre», explique-t-il. Une mise en réseau pour montrer que l’on pense dans son siècle, son époque, celle en l’occurrence qui vit naître la raison moderne.
Sagesse collective
Dans ce livre, Maxime Rovère souhaite montrer un Spinoza plus humain qu’il n’est communément admis. «Il y a un homme qui est plein de passions, je le montre en colère, je le montre déçu. C’est une forme de sagesse, contre l’idée d’un Spinoza trop solaire, apôtre de la joie», explique-t-il.
Pour Maxime Rovère, qui publie une somme à mi-chemin entre essai métaphysique et roman historique, il faut également manipuler avec finesse le mythe d’un Spinoza, celui d’un homme excommunié par une communauté juive d’Amsterdam unanime. «D’abord la communauté n’est pas unie, il y a beaucoup d’hérétiques à l’intérieur, même les rabbins s’affrontent entre eux. […] Spinoza ne part pas dans le désert, au contraire, il est déjà parmi ses amis qui sont des chrétiens dissidents». Certes l’acte de bannissement existe (Hérem en hébreu) mais ça n’est pas une excommunication.
Biographie romancée ou précis de philosophie narré?
Mais le caractère romanesque de l’entreprise de l’auteur ne risque-t-elle pas d’empiéter sur le domaine du sérieux historiographique et philosophique? Pour Maxime Rovère, «le travail du roman ne va pas au-delà des sources mais se place au contraire à l’intérieur des sources». De façon inédite pour un tel travail, toutes les notes de l’auteur sont par ailleurs disponibles sur internet. «Sous le roman», il y a un véritable travail universitaire. La méthode de Maxime Rovère consiste à «injecter de la vie dans les sources».
Refusant le mimétisme qui consisterait à raconter dans une langue du XVIIe siècle des événements de la même période, le philosophe du XXIe siècle s’échine à employer un idiome stylistique de notre temps: «Quand on discute philosophie au bistrot, j’utilise une certaine langue. Et bien, quand je montre Spinoza en train de discuter de philosophie au bistrot avec ses copains, je vais utiliser la même.»
Pourquoi faut-il lire ou relire Spinoza aujourd’hui? Parce qu’il peut-être un remèdes à nos malheurs contemporains. «C’est indispensable parce qu’Amsterdam au XVIIe siècle et Paris au XXIe ont des problèmes qui sont communs, des communautés qui ne s’entendent pas, des religions qui s’affrontent, conclut MAxime Rovere. Et Spinoza est l’un de ceux, avec ses amis, qui va vivre ces difficultés et trouver des solutions».
Source Lefigaro.nl nu de tekst op GrandAnglePays-Bas overgenomen bleek, doe ik dat hier ook.
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